Aux confins de la Suisse, dans le canton des Grisons, se trouve le territoire le mieux protégé des Alpes. L’homme n’intervient plus depuis un siècle. L’endroit devient le royaume des cerfs, des bouquetins et des marmottes. Hans Loza connaît tous les secrets du parc national suisse. Cela fait trois décennies qu’il arpente le territoire. “On a énormément d’animaux partout. Nous sommes observés“, note-t-il. Inquiets de la révolution industrielle, les fondateurs du parc ont l’idée de rendre à la nature un espace où elle évoluerait loin de l’homme.
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200 euros d’amende
La seule entorse est la réintroduction de bouquetins, qui avaient disparu de la région. Pour laisser la nature en paix, les règles sont très strictes : il faut toujours marcher sur le sentier, et ne pas se promener avec un chien. Not Armon Willy est l’un des huit gardiens chargés de veiller au grain. “J’ai le droit de faire une amende de 200 francs [200 euros]”, avance-t-il.
En 109 ans, la biodiversité s’est améliorée et les sols se sont enrichis. Raphaël Von Büren est chercheur en botanique. Il répertorie toutes les espèces et scrute la végétation. Cela lui permet d’étudier le dérèglement climatique, loin de toute interférence. “Nous voyons que la biodiversité augmente sur les sommets. Les plantes remontent en altitude“, explique-t-il. Les freins pour multiplier ces lieux restent encore importants.