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Ce soir sur Netflix : une comédie sur l’esclavage ? C’est possible et c’est drôle !

Sorti en 2011 et séduisant près de 1,8 millions de spectateurs, "Case départ", réalisé par le tandem Fabrice Eboue et Thomas Ngijol, prouve que l'on peut faire une vraie comédie sur un sujet épineux sans exclure l'idée de réfléchir.

Décapante comédie à l’humour corrosif qui est aussi le portrait d’une France en pleine introspection identitaire, Tout simplement noir, sorti en pleine année de pandémie, a fait mouche, attirant un peu plus de 762.000 spectateurs. Et vient d’ailleurs tout juste de débouler sur Netflix.

Entre autre séquences savoureuses du film de Jean-Pascal Zadi, on se souvient notamment de celle opposant Lucien Jean-Baptiste discutant avec Fabrice Eboué à propos du film de ce dernier, Case départ, sorti en 2011. D’abord courtois mais très froid, l’échange s’envenime rapidement entre les deux.

“Ca ne me fait pas rire les histoires d’esclavage. Case départ ne met pas les noirs en valeur. Tu comprends ça ?” balance Lucien Jean-Baptiste en guise de missile. Réponse aussi cinglante de Eboué : “Parce que toi un film où un noir tombe le cul dans la neige, c’est pas cliché peut-être ? Tu fais des films de Bounty !”

Case départ

Sortie :

6 juillet 2011

|
1h 34min

De
Thomas Ngijol,
Fabrice Eboué,
Lionel Steketee

Avec
Fabrice Eboué,
Thomas Ngijol,
Stéfi Celma

Presse
3,0

Spectateurs
2,9

Voir sur Netflix

Co-signée avec son acolyte Thomas Ngijol, Case départ raconte l’histoire des demi-frères Joël et Régis, qui n’ont en commun que leur père qu’ils connaissent à peine. Réclamés au chevet de leur père mourant aux Antilles, ils reçoivent pour tout héritage l’acte d’affranchissement qui a rendu la liberté à leurs ancêtres esclaves, document qui se transmet de génération en génération.

Faisant peu de cas de la richesse symbolique de ce document, ils le déchirent. Décidée à les punir pour le geste qu’ils viennent de faire, une mystérieuse vieille tante qui les observait depuis leur arrivée aux Antilles décide de leur faire remonter le temps, en pleine période esclavagiste !

Parachutés en 1780, ils seront vendus au marché comme esclaves. Les deux frères vont alors devoir s’unir, non seulement pour s’évader de la plantation mais aussi pour trouver le moyen de rentrer chez eux, au XXIe siècle…

Peut-on rire d’un sujet aussi grave que l’esclavage ? Assurément, à la seule condition que le script et les dialogues réussissent un très difficile exercice d’équilibriste sur un sujet ultra casse-gueule. C’est le pari -réussi donc- fait par le tandem Thomas Ngijol et Fabrice Eboué dans Case départ, disponible sur Netflix.

Eboué a quand même pris des pincettes vu le sujet. D’où l’idée d’un retour en arrière qui fait office de miroir au présent. Il revenait d’ailleurs ainsi sur ce choix : “Le sujet est tellement sensible aujourd’hui que si nous l’avions traité autrement que par le biais de ce retour dans le passé, nous n’aurions pas réussi à aboutir le propos. C’est en remontant dans le passé et en montrant le chemin accompli depuis trois cents ans que ce film prend toute sa portée.

Il faut arrêter de se laisser manipuler par les extrêmes qui n’attendent que la haine d’un côté ou de l’autre parce qu’ils ne vivent que de ça. L’histoire dessine une trajectoire sur laquelle nous sommes déjà bien avancés mais qu’il faut poursuivre. Le film parle vraiment de notre époque, mais il en parle d’autant mieux que c’est abordé par comparaison directe avec le passé”.

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Drôle mais n’excluant pas l’idée de faire réfléchir, sans ton moralisateur, Case départ est à découvrir (ou revoir !) sur Netflix.

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