Le message publié sur WhatsApp date de la fin mai. Lisa, 14 ans et Sarah, 16 ans lancent une bouteille à la mer : “Je suis née en France avec mes frères et sœurs, nous avons grandi en France. Ça fait quatre ans qu’on attend de partir, qu’on change de familles tout le temps. On n’en peut plus de cette vie de camp. On veut aller à l’école, étudier, avoir une vie normale. Ma sœur est blessée, elle doit être opérée, elle souffre beaucoup et moi aussi. Aidez-nous à retourner dans notre pays d’enfance”. Ces deux sœurs sont détenues par les Kurdes dans le camp de Roj, dans le nord-est de la Syrie et elles risquent d’y rester encore longtemps.
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La France avait promis de rapatrier tous les orphelins de jihadistes français détenus dans les camps kurdes dans le nord-est de la Syrie. Pourtant, après trois rapatriements massifs depuis l’été 2022, deux jeunes sœurs originaires de l’ouest de la France ont été écartées des listes du Quai d’Orsay. Elles supplient de pouvoir rentrer en France et de retourner à l’école. Leur avocate vient de saisir le tribunal administratif, dans la perspective d’un nouveau rapatriement et peut-être, dernier rapatriement.
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franceinfo les avait rencontrées là-bas, dans ce camp en Syrie, il y a un an. En 2022, déjà, à notre micro, Lisa demandait à rentrer : “C’est dur, surtout moi, je suis blessée aux deux jambes et au bras, je ne peux même pas le bouger. J’ai perdu ma maman et mes deux frères”. Tous les trois sont morts à Baghouz lors de la chute de l’organisation Etat islamique en 2019, sous les yeux de Lisa. “Là-bas, tout le monde mourrait, ma mère et mes frères se sont pris une bombe et le plus dur, c’est que je suis blessée et je ne suis pas à côté de ma famille, je suis toute seule. La nuit, je n’arrive pas à dormir, car ma blessure me fait trop mal”, raconte la jeune fille.