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Libération de deux Français détenus en Iran : "C'est le minimum que l'Iran pouvait faire", selon le chercheur Bernard Hourcade

Cette libération de deux otages, un malade et un innocent, c’est le minimum que l’Iran pouvait faire“, réagit sur franceinfo vendredi 12 mai Bernard Hourcade, directeur de recherches émérite au CNRS, et membre du comité de soutien à Fariba Adelkhah. Il a aussi dirigé l’Ifri (Institut français de recherche en Iran) de 1978 à 1992. Le Français Benjamin Brière (37 ans) et le Franco-Irlandais Bernard Phelan (64 ans), qui étaient détenus dans la prison iranienne de Mashhad, ont été libérés vendredi 12 mai.

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Benjamin Brière avait été jugé innocent et on l’a retenu en prison“, explique Bernard Hourcade, “et Bernard Phelan était en très mauvaise santé. Les Iraniens, malgré leurs méthodes de voyous cherchent une certaine respectabilité. Ils libèrent enfin deux otages qui étaient pour eux un poids (…) qui n’avaient rien à faire en prison (…) Mais ils en ont gardé quatre autres, ce qui est peut-être le plus grave“.

Après les drames et les émeutes depuis l’automne dernier, l’Iran avait besoin de se redonner une image honnête“, poursuit le chercheur, “même si rien n’a changé.” Pour Bernard Hourcade, “il faut voir dans cet évènement les divisions à l’intérieur du système : on met les gens en prison et d’autres veulent les libérer. Les contradictions montrent que le régime, secoué par la crise des émeutes, est fragilisé et ne sait pas trop où aller.

Le chercheur, qui fait partie du comité de soutien à Fariba Adelkhah, assure qu’elle va “aussi bien que possible“. Cette Franco-Iranienne a été emprisonnée en Iran puis libérée, mais elle n’a pas le droit de quitter le pays. “Elle est chez elle, elle travaille mais elle ne peux pas sortir de l’Iran (…) on lui a pris tous ses papiers. C’est une façon de retenir quelqu’un en prison sans la mettre en prison“.

Selon Bernard Hourcade, il y a peu de chance que les 4 otages français restants puissent être libérés de prison comme elle l’a été : “Farida est sortie de prison parce qu’il y avait une pression très forte pour la libérer”, mais garder des otages “fait partie du capital iranien habituel” pour le chercheur : “Il faut avoir des otages sous le coude, ça donne l’illusion au gouvernement et à certains en Iran d’avoir du pouvoir“.

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