Le roi des Pays-Bas Willem-Alexander a présenté samedi 1er juillet ses excuses officielles pour l’implication de son pays dans l’esclavage, déclarant qu’il se sentait “personnellement et extrêmement” affecté. “Aujourd’hui, je me tiens devant vous en tant que roi et membre du gouvernement. Aujourd’hui, je vous présente mes excuses personnellement”, a déclaré Willem-Alexander sous les acclamations. Le monarque s’est exprimé lors d’un événement marquant les 150 ans de l’affranchissement des esclaves dans les anciennes colonies, sept mois après des excuses similaires formulées par le chef du gouvernement néerlandais.
Des milliers de descendants de personnes réduites en esclavage dans l’ancienne colonie sud-américaine du Suriname ainsi que dans les îles caribéennes d’Aruba, Bonaire et Curaçao, assistaient à ces célébrations. “Je ressens cela profondément dans mon cœur et dans mon âme”, a déclaré le roi, avant d’ajouter : “La traite des esclaves et l’esclavage sont reconnus comme crimes contre l’humanité”. “Les rois de la maison d’Orange [dont descend le monarque actuel] n’ont rien fait pour l’empêcher. Aujourd’hui, je demande pardon pour cette inaction”, a encore ajouté Willem-Alexander.
De très lucratives colonies pour la couronne néerlandaise
Les commémorations marquant la fin réelle de l’esclavage dans les colonies ont lieu chaque année à Amsterdam, une célébration appelée “Keti Koti”, soit “briser les chaînes” en sranantongo, l’une des langues du Suriname. Ces commémorations sont les premières de ce type depuis la présentation en décembre par le gouvernement d’excuses officielles pour le passé esclavagiste des Pays-Bas.
Depuis l’émergence du mouvement Black Lives Matter aux États-Unis, les Pays-Bas se sont lancés dans un débat souvent difficile sur son passé colonial qui en a fait l’un des pays les plus riches du monde. Selon un rapport commandé par le ministère néerlandais de l’Intérieur et publié en juin, entre 1675 et 1770, les colonies ont rapporté à la famille royale l’équivalent de 545 millions d’euros, à une époque où l’esclavage était très répandu.
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