Très ambitieux film de science-fiction conçu par Guillermo del Toro comme un hommage aux œuvres de "kaiju eiga", Pacific Rim a été un douloureux échec aux Etats-Unis. Mais sauvé du désastre en grande partie grâce à la Chine…
Parmi les nombreuses œuvres qui ont largement irrigué et imprégné la culture de Guillermo del Toro figurent en très bonne place les films dit de “kaiju eiga”. Ces films de monstres géants qui s’affrontent, dont l’emblème absolu n’est autre que l’increvable Godzilla, qui promène ses grosses pattes griffues sur les écrans depuis 1954.
C’est de cette matrice originelle qu’est né son film Pacific Rim. Le cinéaste avait fait part de son intérêt pour produire et participer à l’écriture du scénario de ce film en 2010, qu’il estimait alors trop mince.
Click Here: Real Madrid soccer tracksuit
Ce n’est qu’après avoir quitté le projet des Montagnes hallucinées, en raison de désaccords avec la production, que le cinéaste avait été choisi pour réaliser ce film.
"C'est comme regarder des films amateurs de votre ex-femme" : Guillermo Del Toro explique pourquoi il n'a pas regardé cette oeuvre de science-fiction
Sorti en 2013, le film met en scène l’histoire de deux pilotes, incarnés par Charlie Hunnam et Rinko Kikuchi, qui, à l’aide d’un robot gigantesque, affrontent de terribles monstres pour sauver le monde.
L’enveloppe budgétaire allouée par Warner et le studio Legendary Pictures était très conséquente : 200 millions de dollars, hors budget marketing, comme toujours. Autant dire qu’il valait mieux que le film performe au box office pour espérer se rembourser…
Et ce n’est pas exactement ce qu’il s’est passé, en tout cas sur le sol américain : le film n’a ramassé que 101 millions de billets verts. Une grosse contre-performance. Le salut viendra de l’étranger, avec près de 310 millions de dollars récoltés. Dans ce chiffre, le sauvetage est largement dû aux résultats impressionnants du film au box office chinois.
Pacific Rim y a en effet rapporté 111 millions de dollars. Dès son week-end d’ouverture, le film ramassait 45,2 millions $. Le plus gros succès jamais enregistré à l’époque par Warner sur le territoire chinois, et le sixième plus gros démarrage pour un film américain au sein de l’Empire du Milieu. Un bel exploit, dans un pays où la lune de miel avec Hollywood a toujours été compliquée…
C’est précisément grâce à ce succès au box office chinois qu’une suite a pu être mise en chantier, Pacific Rim : Uprising. Une suite qui serait aussi calibrée sur mesure pour le public chinois : en 2016, le studio Legendary Pictures, toujours producteur, fut racheté par un conglomérat chinois, Wanda Group.
Une période où, précisément, ces sociétés chinoises étaient prises d’une frénésie de rachats de studios hollywoodiens, avant que les autorités de Pékin ne sifflent la fin de la récréation…
Cette fois-ci, le calcul n’a pourtant pas été bon. Sorti en 2018, Pacific Rim Uprising s’est nettement moins bien comporté que son aîné au box office international, avec à peine 290 millions de dollars de recettes. Et pour la Chine ? Un peu moins de 100 millions de dollars, après un démarrage pourtant canon de 63,5 millions $.